Les emprunts de la langue française à l’italien

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Les emprunts de la langue française à l’italien – Un italianisme est un mot issu de la langue italienne et qui figure dans une autre langue. On en compte environ 700 transposés dans la langue française. L’italien est la deuxième langue, après l’anglais, quant au nombre de mots empruntés. La majorité de ces emprunts datent du XVIème siècle. Le français et l’italien étant toutes deux des langues romanes, cela a rendu plus facile l’intégration de ces termes dans le dictionnaire français.

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Les emprunts faits par le français à l’italien ils s’échelonnent du XVe au XXe s. : le XVIe s., marqué par les guerres d’Italie, les mariages de rois français avec des princesses italiennes et l’influence de la Renaissance italienne, et le XVIIIe s., avec l’engouement pour l’art et surtout pour la musique italienne. La nature de ces influences détermine les domaines d’emprunt.

Il s’agit essentiellement de la guerre (attaquer, bastion, brigade, canon, cavalier, citadelle, colonel, fantassin, soldat), mais aussi de la vie sociale et mondaine (cortège, courtisan, page, confetti, lazzi), et bien evidemment du commerce et de la banque (banque, bilan, crédit, faillite). Et encore de l’art (balcon, façade, fresque, mosaïque, corridor, faïence, guirlande, dilettante, ariette, arpège, concerto, final, ténor, sérénade, pastel, pittoresque).

De nombreux mots concernant la musique ne sont même pas francisés et conservent usuellement leur forme italienne: scherzo, staccato, soprano, prima donna, crescendo, piano, adagio, andante, allegro ma non troppo, etc.
Quant aux emprunts contemporains, les principaux sont fascisme et fasciste et quelques termes qui sont arrivés en France avec l’objet qu’ils désignent (pizza). Notons aussi l’usage familier de l’expression ciao.

Adattato da Le français


Voyons quelques mots empruntés à l’italien :

Banque :
A l’origine le mot banque est issu de banco signifiant comptoir de vente. Plus tard, il s’est transformé en banque.

Grotesque :
Ce mot est emprunté à la langue italienne, grottesca, qui s’applique à des ornements muraux trop riches et ridicules. Autrement dit, quand on dit à une personne que sa tenue vestimentaire est grotesque, on l’apparente à un ornement mural.

Alarme :
En Italie, all’arme veut dire aux armes. Dans une garnison, si on crie aux armes, c’est qu’il y a une alarme. Nous ne sommes donc pas loin du sens actuel de ce mot.

Cantatrice :
Là, on a carrément repris le mot cantatrice, provenant du latin cantatrix, qui désigne une femme qui chante fort.

Artichaut :
Il provient du mot lombard, articiocco, qui s’est transformé en carciofo et, en espagnol, en alcachofa.

Perruque :
Il est issu du mot, parruca, peu utilisé au XVIème siècle. Plus tard, apparaît la peluch en Lombardie, le pluch dans le Piémont et le pelluco à Gênes.

Sorbet :
C’est un mot qui a voyagé à travers le monde puisqu’il vient de sorbetto, issu du turc serbet, lui-même provenant du persan sarbat et l’ensemble dérivant de l’arabe chariba qui signifie boire.

Antichambre :
Il vient du mot anticamera, camera signifiant chambre.

Citrouille :
Ce mot fait son apparition au XVIème siècle en Italie. Il s’agissait de cetriolo, issu de citrus, qui est le citron latin.

Baldaquin :
Il vient de l’ancien français baudequin, signifiant étoffe de soie de Bagdad, émanant de baldacchino, signifiant dais, et lui-même issu du toscan baldacco, voulant dire Bagdad. On retrouve toujours la même idée.

Le domaine musical regorge de mots d’origine italienne.

Piano :
En Italie, il signifie doucement. On a appelé ainsi le piano car les instruments à clavier ne peuvent émettre différentes nuances de volume.

Adagio :
Venant de l’expression ad agio, voulant dire à l’aise, il désigne un rythme musical lent.

A cappella :
Issu du terme a cappella, pour la chapelle, et qui, au XIXème siècle signifiait : comme à la chapelle. Ce terme désigne un chanteur qui n’est pas accompagné d’instruments de musique.

Crescendo :
Il provient du mot crescendo, du gérondif crescere, voulant dire : grandir, augmenter. En musique, il désigne l’augmentation progressive de l’intensité des sons.

Maestro :
En provenance d’Italie, ce terme désigne le maître, celui qui a atteint le niveau supérieur dans sa pratique artistique.

Tempo :
Signifiant temps en Italien, tempo est employé en musique pour désigner la vitesse d’exécution d’une œuvre.

Bel canto :
Le belcanto ou belcanto, traduction française : le beau chant, est utilisé en musique classique pour désigner une technique de chant basée sur la beauté du son et la recherche de la virtuosité.

Le passage d’une langue à l’autre peut créer, dans le temps, des changements de sens. Pour cela nous vous invitons à lire notre articleGare aux faux amis !‘.


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