‘I giorni perduti’ di Dino Buzzati – Intermedio B2

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Lettura – Intermedio B2 – ‘I giorni perduti‘ è una bella e ‘inquietante’ novella di Dino Buzzati che, oltre a farci riflettere sull’importanza del tempo e su come lo usiamo, nel bene e nel male, ci dà anche la possibilità di osservare un tempo verbale poco studiato e ormai poco usato, se non o quasi esclusivamente in letteratura: il passato remoto. Per permettervi di esercitarvi sul passato remoto abbiamo realizzato per voi l’esercizio « C’era una volta… il passato remoto ».
À la fin de cet article nous avons rajouté la version en français de cette nouvelle, pour vous permettre de vérifier la compréhension.

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***

Qualche giorno dopo aver preso possesso della sontuosa villa, Ernst Kazirra, rincasando, avvistò da lontano un uomo che con una cassa sulle spalle usciva da una porticina secondaria del muro di cinta, e caricava la cassa su di un camion.

Non fece in tempo a raggiungerlo prima che fosse partito. Allora lo inseguì in auto. E il camion fece una lunga strada, fino all’estrema periferia della città, fermandosi sul ciglio di un vallone.

Kazirra scese dall’auto e andò a vedere. Lo sconosciuto scaricò la cassa dal camion e, fatti pochi passi, la scaraventò nel botro; che era ingombro di migliaia e migliaia di altre casse uguali.

Si avvicinò all’uomo e gli chiese:

– Ti ho visto portar fuori quella cassa dal mio parco. Cosa c’era dentro? E cosa sono tutte queste casse?

Quello lo guardò e sorrise:

– Ne ho ancora sul camion, da buttare. Non sai? Sono i giorni.

– Che giorni?

– I giorni tuoi.

– I miei giorni?

– I tuoi giorni perduti. I giorni che hai perso. Li aspettavi, vero? Sono venuti. Che ne hai fatto? Guardali, intatti, ancora gonfi. E adesso?

Kazirra guardò. Formavano un mucchio immenso. Scese giù per la scarpata e ne aprì uno. C’era dentro una strada d’autunno, e in fondo Graziella la sua fidanzata che se n’andava per sempre. E lui neppure la chiamava.

Ne aprì un secondo. C’era una camera d’ospedale, e sul letto suo fratello Giosuè che stava male e lo aspettava. Ma lui era in giro per affari.

Ne aprì un terzo. Al cancelletto della vecchia misera casa stava Duk il fedele mastino che lo attendeva da due anni, ridotto pelle e ossa. E lui non si sognava di tornare.

Si sentì prendere da una certa cosa qui, alla bocca dello stomaco. Lo scaricatore stava diritto sul ciglio del vallone, immobile come un giustiziere.

– Signore! – gridò Kazirra. – Mi ascolti. Lasci che mi porti via almeno questi tre giorni. La supplico. Almeno questi tre. Io sono ricco. Le darò tutto quello che vuole.

Lo scaricatore fece un gesto con la destra, come per indicare un punto irraggiungibile, come per dire che era troppo tardi e che nessun rimedio era più possibile. Poi svanì nell’aria, e all’istante scomparve anche il gigantesco cumulo delle casse misteriose. E l’ombra della notte scendeva.

Dino Buzzati, « I giorni perduti« , in 180 racconti, Milano, Mondadori.



Nous avons rajouté la version en français de cette nouvelle, pour vous permettre de vérifier la compréhension.

Les journées perdues

Quelques jours après avoir pris possession de sa somptueuse villa, Ernst Kazirra, rentrant chez lui, aperçut de loin un homme qui sortait, une caisse sur le dos, d’une porte secondaire du mur d’enceinte, et chargeait la caisse sur un camion.
Il n’eut pas le temps de le rattraper avant son départ. Alors, il le suivit en auto. Et le camion roula longtemps, jusqu’à l’extrême périphérie de la ville, et s’arrêta au bord d’un vallon.
Kazirra descendit de voiture et alla voir. L’inconnu déchargea la caisse et, après quelques pas, la lança dans le ravin, qui était plein de milliers et de milliers d’autres caisses identiques.
Il s’approcha de l’homme et lui demanda : «Je t’ai vu sortir cette caisse de mon parc. Qu’est-ce qu’il y avait dedans ? Et que sont toutes ces caisses» ?
L’autre le regarda et sourit : « J’en ai encore d’autres sur le camion, à jeter. Tu ne sais pas ? Ce sont les journées.
– Quelles journées ?
– Tes journées.
– Mes journées ?
– Tes journées perdues. Les journées que tu as perdues. Tu attendais, n’est-ce pas ? Elles sont venues. Qu’en as-tu fait ? Regarde-les, intactes, encore pleines. Et maintenant… »
Kazirra regarda. Elles formaient un tas énorme. Il descendit la pente et en ouvrit une.
A l’intérieur, il y avait une route d’automne, et au fond Graziella, sa fiancée, qui s’en allait pour toujours. Et il ne la rappelait même pas.
Il en ouvrit une autre. C’était une chambre d’hôpital, et sur le lit son frère Josué, malade, qui l’attendait. Mais lui était en voyage d’affaires.
Il en ouvrit une troisième. A la grille de la vieille maison misérable se tenait Duk, son mâtin fidèle qui l’attendait depuis deux ans, réduit à la peau et aux os. Et il ne songeait pas à revenir.
Il se sentit prendre par quelque chose qui le serrait à l’entrée de l’estomac. Le manutentionnaire était debout au bord du vallon, immobile comme un justicier.
«Monsieur», cria Kazirra. «Écoutez-moi. Laissez-moi emporter au moins ces trois journées. Je vous en supplie. Au moins ces trois. Je suis riche. Je vous donnerai tout ce que vous voulez».
Le manutentionnaire eut un geste de la main droite, comme pour indiquer un point inaccessible, comme pour dire qu’il était trop tard et qu’il n’y avait plus rien à faire. Puis il s’évanouit dans l’air, et au même instant disparut aussi le gigantesque amas de caisses mystérieuses.
Et l’ombre de la nuit descendait.


 

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